Dans un article mis en ligne le 10 décembre dans Tourmag, Fabrice Dariot, le président d’une agence de voyage en ligne, « Bourse des vols », s’en prend violemment aux compagnies aériennes. Il leur reproche leur politique en matière de « no show », lorsqu’un passager n’effectue pas l’intégralité de son voyage. Interrogeons les faits, rien que les faits !

Du côté des compagnies aériennes, le processus de tarification est parfois complexe, mais il obéit à une certaine logique et demeure transparent. Il pousse globalement les voyageurs à réserver leurs billets longtemps à l’avance et à guetter les bonnes promotions.

La compagnie pourra ainsi proposer des trajets comprenant plusieurs billets, des sortes de « packages ». Par exemple un vol Milan – Paris – Rio, destiné à doper le marché italien, pourra être moins cher qu’un Paris – Rio. Ou tout simplement, un aller – retour sera valorisé à un prix inférieur à un aller et un retour pris séparément.

Du côté du consommateur, le but est de tirer profit de la concurrence féroce entre les compagnies aériennes. Il cherche le meilleur prix, ce qui est tout à fait raisonnable, parfois à tout prix, ce qui l’est moins. Comme acheter un « package » Milan – Paris – Rio avec l’intention de commencer son vol à Paris (puisqu’il est moins cher que le Paris – Rio), une pratique le plus souvent conseillée par l’agence, qui vend du « conseil ».

Conséquence : un sérieux manque à gagner pour la compagnie qui a proposé un tarif préférentiel, à certaines conditions, qui ne sont pas respectées. Deux bouteilles de Champagne avec une remise de 50% c’est tentant, mais on ne peut pas en prendre une à moitié prix.

Du côté des comparateurs / agences de voyage, on reproche les nouvelles règles mises en place par les compagnies, qualifiées de cartel. Si un voyage n’est pas effectué en totalité dans l’ordre d’émission des billets, il est perdu. En clair, il n’est plus possible de prendre mon Milan – Paris – Rio au départ de Paris.

Accusant les compagnies aériennes « immorales » de profiter de la détresse des passagers, Fabrice Dariot dégaine alors une truculente métaphore : « vous prenez un menu à 29 €uros avec un salade de tomates en entrée. Sauf que vous n’aimez pas les tomates ». Curieuse façon d’attaquer un repas ! Est-il logique et sérieux de commander un plat qu’on a déjà décidé de ne pas manger ? Et est-ce respectueux du travail du restaurateur ?

Chez N&C, nous proposons une issue qui satisfait les compagnies aériennes et leurs clients, et calme les agences. Soit le voyageur utilise les « packages » avec l’intention de ne pas respecter les conditions de leur utilisation, au détriment de la compagnie, et il est normal que ses billets soient annulés. Les compagnies éviteront ainsi de faire voler des avions remplis de passagers « noshow » et vendra ses sièges au juste prix du marché.

Soit le passager est de bonne foi, il peut justifier qu’il a raté son avion et prend contact avec la compagnie pour poursuivre son voyage. Celle-ci sera heureuse de satisfaire un client, ce qui après tout est son objectif : un client heureux étant un client fidèle.

Une solution dont pourraient s’inspirer les agences, régulièrement condamnées, pour pratiques frauduleuses, frais cachés et autres IP Tracking (ou comment le prix du billet augmente mystérieusement à la troisième visite sur leur site).