Tarif unique dans les transports, la fausse bonne idée

En s’appuyant sur les résultats du hackathon organisé à la Cité des sciences et de l’industrie, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune souhaiterait mettre en place un billet unique pour se déplacer partout en France.
Cet article fait suite à l’article publié par le journal L’Echo Touristique. Nous nous concentrerons ici, sur la seconde partie de l’article, qui mentionne l’idée du tarif unique.

Billet unique, tarif unique ?

L’article évoque dans sa 2ème partie l’opportunité ou non de faire un tarif unique pour l’ensemble du réseau national de Transport. Prudent, le Ministre Clément Beaune indique : « il faut respecter cette politique de la décentralisation des transports, la tarification étant de la responsabilité des collectivités locales ». Il poursuit : « Je distingue le support et le tarif, même si je pense que le support peut entraîner des simplifications de tarifs et inciter les autorités organisatrices à proposer des tarifs communs ».

Il a raison. Un support unique et digitalisé serait un vrai bénéfice client. Cela permettrait de recharger une seule et unique carte qui serait valide sur tout le territoire. Mais la tarification unique est impossible, disons-le clairement. Un pass navigo sur le réseau RATP IdF coûte aujourd’hui 84,10€. A bordeaux l’équivalent est à 50,30€, à Nancy 43€, à Angers 29€.

Un même prix partout en France, impossible.

S’aligner sur le tarif le plus élevé ferait hurler les Angevins. Prendre le tarif d’Angers ferait couler la RATP. La moyenne des tarifs ferait des mécontents de tous les côtés. Les coûts, le niveau de confort, le service, le maillage du territoire, la fréquence des transports ou leur amplitude horaire ne sont pas les mêmes sur tout le territoire. Les possibilités alternatives de transports non plus. Les besoins des clients ou leur pouvoir d’achat sont différents. Paris n’est pas Le Havre. Angoulême n’est pas Aix-en-Provence. Qui déciderait d’un tarif unique ? Sur quelles bases ? Avec quel mécanisme de compensation ou de subvention pour les clients et les opérateurs ?

D’autant plus qu’aujourd’hui, un usager possédant une carte quel que soit l’endroit où il habite, peut consommer des billets ponctuellement dans d’autres villes à l’occasion de déplacements professionnels ou personnels. Sa dépense mensuelle moyenne va donc au-delà de son abonnement et les opérateurs comptent sur cette manne additionnelle. S’il devait y avoir un tarif unique sur tout le territoire, il devrait prendre en compte l’ensemble du revenu généré par les clients, ce qui complexifie encore l’équation.

Vous l’aurez compris, le tarif unique n’est pas pour maintenant. Et c’est tant mieux.

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