Les timbrés de La Poste

La Poste a annoncé une hausse sans précédent du prix du timbre au 1er janvier prochain. La lettre prioritaire passera de 0,66 à 0,76 euro et la lettre verte de 0,61 à 0,68 euro (13% de hausse en moyenne sur ces 2 produits).

La Poste justifie cette hausse tarifaire par une diminution brutale et sans doute irréversible des courriers adressés en France, internet oblige. Le nombre de plis est en chute libre depuis 2008 et devrait s’établir à 13 milliards en 2015 contre 18 milliards 5 ans auparavant.

D’un point de vue Pricing, cette hausse est bien-sûr une hérésie. Plutôt que d’activer des leviers originaux et audacieux pour accompagner différemment ses clients, en jouant davantage sur une diversification tarifaire ou un enrichissement du produit par exemple, La Poste décide mécaniquement de compenser le volume par du prix. On baisse le volume, on monte le prix. En année N+1, le volume se dégradera donc davantage. Il faudra donc monter de nouveau les prix. Jusqu’où ? Les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel. Et dans 10 ans, nous aurons un timbre à 42 euros ?

D’autres industries, plus matures en Pricing, ont compris que l’on ne va pas à l’encontre du marché. On l’accompagne. Quand les compagnies aériennes traditionnelles ont perdu des parts de marché, et donc du volume, elles n’ont pas monté leur prix, elles les ont baissés ! Et elles ont diversifié leur offre tarifaire, proposé des options, ajouté des services.

Quand le marché ne voulait plus de cassettes vidéo, préférant le DVD, les magnétoscopes n’ont pas doublé leur prix pour compenser la baisse de volume. Ils ont juste disparu. Et Sony s’est mis à produire des lecteurs DVD…

YOU MIGHT BE INTERESTED IN..

Misnaming the Yield is adding sub-optimization

And what if the most simplistic yet widespread definition of Revenue Management were the source of bad practices and constituted one of the major obstacles to the implementation of effective RM strategies?