Le gouvernement se met au Revenue Integrity, pourquoi pas vous ?

Expérience réussie à Strasbourg

Constatant qu’il est « souvent difficile pour les forces de l’ordre de contrôler les pratiques déviantes qui se généralisent » et souhaitant « favoriser une application plus systématique des sanctions » à la suite des écarts de ceux qui circulent à bicyclette, les experts du CNSR réclament par ailleurs une « campagne de sensibilisation au respect de la règle ». Alors qu’en France, une personne circulant en sens interdit sur son vélo risque une amende de 90 € ; dans la capitale alsacienne, le PV est moitié moindre. Mais depuis le lancement de cette expérimentation en 2012, plus de 833 PV ont été dressés… et le nombre d’accidents à vélo a baissé de 37 % en un an.

(source : le Parisien)

En voilà une nouvelle qui fait plaisir. Baisser le prix des PV pour les cyclistes ! Mais ne nous y trompons pas. L’idée n’est pas de « faire plaisir » aux cyclistes, mais bien d’augmenter l’efficacité des mesures de sécurité routière.
Le principe est bien connu des professionnels du Revenue Management :  « Favoriser une application plus systématique des sanctions », mener des « campagnes de sensibilisation au respect de la règle », c’est précisément ce que l’on met en œuvre dans la branche du Revenue Management appelée Revenue Integrity.

Le Revenue Integrity de quoi s’agit-il ?

L’un des enjeux du Revenue Management est de segmenter la demande en proposant des tarifs adaptés à chaque type de client, avec des prix et des conditions tarifaires associées ; les séjours peuvent être :

  • échangeables,
  • modifiables,
  • remboursables,
  • avec ou sans pénalité,
  • avec ou sans pré-paiement,
  • avec ou sans acompte,
  • etc…

Le non-respect de ces conditions tarifaires génère des pertes abyssales pour les entreprises.
Le Revenue Integrity identifie les réservations qui ne respectent pas les règles et propose un dispositif complet pour limiter les pertes qui en résulte :

  • identification des anomalies de réservation ou de facturation pour correction immédiate lorsque c’est possible (par exemple sur des acomptes manquants)
  • clarification des conditions floues (par exemple sur le montant des remises communiquées en nuits gratuites sur un séjour long)
  • assouplissement des règles lorsqu’elles sont hors marché
  • application ferme (par exemple sur les arrhes à verser pour des groupes).

C’est précisément ce dernier aspect du Revenue Integrity qui est mis en avant ici :

Assouplir la règle mais être plus ferme dans son application

Car lorsqu’une règle est trop stricte, trop dure, trop contraignante, elle devient inapplicable. Et on se trompe si l’on pense qu’elle est malgré tout appliquée partiellement ou de temps en temps. En général, elle n’est tout simplement pas appliquée du tout !
Mieux vaut donc assouplir la règle et rester ferme dans son application que de s’entêter avec des règles inapplicables qui décrédibilisent de surcroît le donneur d’ordre.

Prochaine étape que l’on peut suggérer au gouvernement : initier une démarche de pricing différencié plus élaborée pour mieux faire coller le prix avec le service rendu ou la gêne occasionnée : si le stationnement des rues éloignées des centres d’intérêts urbains est souvent moins chers que les places au pied des commerçants, les PV pourraient suivre la même logique avec des stationnements en double file plus pénalisés sur des rues étroites ou dans les heures de fort trafic.
Mais ne boudons pas notre plaisir : le gouvernement se met au Revenue Integrity. C’est bien. Et demain, pourquoi pas vous ?

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